Le podcast, un outil pour partager son expertise professionnelle

Le podcast rencontre un vif succès. Sébastien Flandin vous partage son expérience de podcasteur.

Publié le

10 janvier 2024
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podcast sebastien flandin

Selon Harris Media, 5,8 millions de Français·es écoutent des podcasts natifs au moins 1 fois par semaine. Et j’en fais partie. Contenu audio disponible gratuitement sur le web, le podcast est un format plébiscité par les Français·es au point d’avoir détrôné les radios FM dans leurs oreilles. Selon l’étude réalisée par Havas Paris et le CSA à l’occasion du Paris Podcast Festival 2023, les formats préférés sont les histoires vraies (43%), les enquêtes et investigations (41 %) et les témoignages (40 %). Même si, souvent, le podcast est un média écouté pour se divertir ou se détendre, c’est aussi une belle opportunité pour les marques pour toucher leur audience ou pour les freelances pour partager leur expertise ou leur marotte. C’est le défi de Sébastien Flandin, hôte du podcast “Et toi, tu dis quoi ?”. 

Maintenant que tout est dit. Laissons mon invité se présenter…

Moi, c’est Sébastien Flandrin. J’ai 24 ans et je suis podcaster depuis presque 4 ans. J’ai commencé le podcast “Et toi, tu dis quoi ?” pendant mes études, en 3e année d’études en communication marketing, pour être plus précis. À la base, c’était un projet purement scolaire qui devait valider ma 3e année d’études. Pour donner un petit peu une chronologie, on est en avril 2020, en plein premier confinement. Le format s’y prêtait bien. 

En fait, j’ai adoré animer ce podcast, faire mes recherches sur les sujets, aller chercher des personnes, les interviewer. Ce projet éducatif s’est alors transformé en projet professionnel, puisque mon podcast traite des stratégies de communication et marketing. Il me sert aujourd’hui à me faire connaître des professionnels de la communication, du marketing et des entrepreneurs, notamment pour mes activités de conseil, mais surtout pour créer une communauté et pour pouvoir être visible sur Internet. 

Mais au-delà de ton projet d’études, d’où vient ton envie de créer un podcast ? 

J’ai toujours aimé la radio. Ça a toujours été un média que j’ai beaucoup aimé. Il se trouve que le premier stage professionnel était en radio, et pas sur l’animation, mais sur la partie publicitaire. Mais, j’étais au contact de salles d’enregistrement, avec tout le matériel, et ça me faisait rêver en fait. 

Quand j’ai dû, par la force des choses à l’école, créer un média pour me promouvoir “moi” en tant que personne, en tant qu’étudiant, en tant que futur professionnel, je me suis assez rapidement tourné vers ce format audio. À l’époque, et c’est toujours le cas, j’étais moins confiant avec la partie vidéo. J’ai plus de confiance sur la partie audio. Le fait que les gens ne me voient pas, c’est quelque chose qui me rassurait au début. Maintenant, c’est un peu moins vrai. Mais en tout cas, j’avais besoin de ça. J’avais besoin de ce format et de ce côté un petit peu plus “anonyme”

Et qu’est-ce qui t’a fait poursuivre le podcast ? 

Je dirais que c’est justement cette ouverture de connaissances que ça m’a permis. Ça m’a permis de rencontrer des gens en vrai, des gens sur LinkedIn, de créer vraiment une communauté de professionnels que je n’aurais pas pu avoir sans le podcast. Et aujourd’hui, ce qui m’habite réellement, c’est de pouvoir échanger et rencontrer des gens qui ont des univers et des expertises très différentes pour pouvoir partager leurs expériences. 

Peux-tu, Sébastien, nous faire un topo sur le podcast et son usage en France aujourd’hui ?

Les chiffres sortis il y a quelques années du baromètre Daycast, qui est un des plus gros hébergeurs de podcasts au monde, disaient qu’il y avait en France à peu près 4 podcasts écoutés par Française par mois. Même si ce sont des statistiques à modérer parce que, qu’entend-on par les Français ? Quelle tranche d’âge ? Quels sont les utilisateurs actifs ? En tout cas, ça donne quand même une tendance : le podcast, ces dernières années, a fait un énorme bond en avant. Je dirais que c’est un petit peu comparable au blog.

Il n’y a pas plus tard que la semaine dernière, j’ai fait un atelier podcast avec des étudiants. Ils devaient choisir entre créer un podcast et un blog. Sur les 13 groupes, il y en a 12 qui ont choisi le podcast. À chaque fois, la justification était oui que le podcast, c’est plus dans l’air du temps que le blog. En fait, le blog et le podcast ont un petit peu la même histoire. Ce sont des médias qui sont très vieux, très vieux dans l’histoire d’Internet. Mais ils ont déjà eu leurs premières lettres de noblesse au début des années 2000. On les a perdus de vue et on les retrouve aujourd’hui, je dirais, à peu près au même niveau. Aujourd’hui, on parle peut-être un petit peu plus du podcast que du blog, mais je trouve que c’est un parallèle qui est intéressant à faire. 

Enfin, les gens, quand ils écoutent des podcasts, cherchent à se divertir puis à s’informer. De mon côté, j’ai un podcast qui est super informatif.

Parlons maintenant du quotidien quand on fait un podcast. Quel était ton matériel au début ? Comment cela a-t-il évolué en 4 ans ?

Au début, c’était Système D. Très sincèrement, il n’y avait pas vraiment d’investissement possible pour moi. J’étais étudiant, c’était dans un projet scolaire. Donc, j’ai commencé avec un petit micro cravate. Chose qui, aujourd’hui, je trouve ça horrible sur la qualité sonore. Mais, pour l’époque, ça faisait son job. 

Ensuite, de par le format et de par la période, je me suis tourné vers Teams pour faire mes interviews en visio tout simplement parce que j’avais déjà utilisé l’outil. D’ailleurs, je m’en sers encore aujourd’hui.

Pour le montage, j’utilise Audacity qui est gratuit. Il me permet de faire tout ce que je veux, très sincèrement, sur le podcast. Il n’y a pas besoin d’outils plus développés pour avoir un podcast semi-professionnel ou professionnel.

En revanche, niveau micro, j’ai changé pour un micro Blue Yeti, qui est un vrai micro, un micro USB. C’est un très très bon micro en termes de rapport qualité prix. Donc aujourd’hui, je dirais que le matériel, c’est le micro, Audacity et, également, des filtres antipop. Ce sont des petites membranes qui permettent d’enlever tous les sons agressifs de la voix. 

Comment t’organises-tu pour produire les épisodes du podcast ?

Sur la partie organisation, j’essaie d’avoir un mois d’avance sur mon contenu. Moi, je publie un épisode par mois. C’est donc assez simple en termes d’organisation. Je pars de la thématique que je veux aborder. Sur le podcast, je parle de thématiques que j’ai envie de creuser. Bien entendu que la communauté en a aussi envie de connaître, mais avant tout ça part d’un souhait personnel. Je vais voir ensuite si ce sujet va intéresser. Je regarde Google Trends ainsi que sur LinkedIn ou sur Google pour voir s’il est dans les tendances.

Si c’est le cas et que ça me va, je commence à préparer une trame qui s’applique au début pour n’importe quel professionnel, sans avoir une idée forcément précise de la personne que je vais aller interviewer. J’y note toutes les questions que je veux poser. Ensuite, je vais solliciter les professionnels de mon réseau ou des connaissances par recommandation des professionnels qui ont une expertise sur le domaine.

Comment arrives-tu à trouver tes invités ? 

Au tout début, j’ai commencé à aller piocher les spécialistes parmi les intervenants de l’école. Après, c’est un peu changé. J’ai continué à garder un petit peu cette logique d’aller interviewer mes anciens intervenants, mais je suis allé également chercher dans mon cercle professionnel : anciens tuteurs, tutrices, anciens collègues. Ensuite, ça se fait surtout par recommandation. De fil en aiguille, on arrive à faire plusieurs épisodes comme ça, que je n’aurais pas forcément pensé aborder dans un premier temps. C’est donc aussi les gens que je rencontre qui me nourrissent un petit peu sur la programmation.

Et, si tu as deux personnes qui ont un profil similaire, qu’est-ce qui va te faire pencher plus pour l’une ou pour l’autre ? 

Cela m’est déjà arrivé d’avoir 2 profils similaires, notamment sur les thématiques de référencement. Dans ce cas-là, je fais plusieurs épisodes répartis dans le temps pour avoir différents points de vue. En quatre ans, j’ai fait quatre épisodes sur le SEO. Ce n’est pas parce qu’on a parlé une fois en 15 minutes d’une thématique qu’on peut pas en reparler. 15 minutes, c’est court. On n’a pas forcément le temps d’aborder énormément de choses.

Côté diffusion, sur quelle plateforme es-tu ?

J’utilise Spotify for Podcasters. Avant, ça s’appelait Anchor, qui a été rachetée par Spotify, comme son nom l’indique. Elle me permet d’héberger mon podcast gratuitement, une des rares  qui le fait encore. À la base, je l’avais hébergée sur SoundCloud, tout simplement parce que je connaissais pas les autres plateformes. Sur SoundCloud, il y a trois heures de dépôt de contenu sonore qui est gratuit. Ensuite, on passe sur un plan payant. 

Pour vraiment minimiser les coûts sur le podcast, je suis parti chez Spotify for Podcasters qui est super. Le seul bémol est que, sur la partie Deezer et YouTube, il faut déposer son podcast de manière manuelle. Sinon, je peux diffuser le podcast gratuitement sur Spotify, Google Podcast, Apple Music. Aujourd’hui, je suis présent sur toutes les plateformes majoritaires de streaming, vidéo ou audio, grâce notamment à Spotify for Podcaster.

Pourquoi as-tu choisi le format d’interview et le format court ?

Pour le format court, je suis parti d’une observation que j’avais faite pendant mes stages et mes alternances et qui ne s’applique pas qu’au milieu de la communication et du marketing. Mes tuteurs, tutrices et collègues n’avaient pas le temps de faire de veille sur leur domaine d’activité. Je trouvais ça dommage parce que la veille, ça fait partie de la formation continue, ça permet d’avoir des idées, des nouvelles. Elle est importante et est vitale pour une entreprise. Ne pas avoir le temps de faire ça, je trouve ça dommage. Pour moi, ça n’avait pas de sens de proposer mon podcast comme étant un outil de veille pour les professionnels et les étudiants qui durent 1 h 30.

Si ces professionnels n’ont pas le temps d’écouter des podcasts, ils n’ont pas le temps de faire une veille, ils attribueront en aucun cas une heure et demie à mon podcast. Donc, dès le début, à l’époque, c’était assez rare. C’est ma petite fierté de me dire que j’ai participé à ce mouvement de rétrécissement des formats podcast. À l’époque où je me suis lancé, la majorité des podcasts faisaient plus de 45 minutes.

Même si on a du contenu qui est archi qualitatif, qu’auront retenu nos auditeurs à la fin des deux heures ? Je suis prêt à parier que ce sera moins de 5 % du contenu et c’est dommage parce que ça demande beaucoup de temps. 

Et, sur la partie interview, tout simplement, je ne savais pas grand chose quand je me suis lancé ! J’étais étudiant : j’ai donc mis en avant l’expertise d’autres personnes. D’ailleurs, ce qui est très rigolo, il y a des gens qui pensent que je suis expert sur tous les sujets que j’aborde sur le podcast. C’est un truc de fou. J’ai des gens qui viennent me dire « J’ai écouté ton épisode sur Pinterest, est-ce que tu peux me donner des conseils ? » En fait, non ! Parce que ce n’est pas moi l’expert, c’est la personne que j’ai interviewée.

C’est pour ça que je garde aussi un petit peu ce format d’interview, tout simplement parce que chacun son métier, et que c’est intéressant d’avoir des visions différentes encore une fois. 

Sébastien, nous avons déjà abordé beaucoup de choses. Cependant, comment communiques-tu autour du podcast ?

Ma cible étant principalement professionnelle, ça a tout de suite été tourné sur LinkedIn dans un premier temps, avec au début, 1 ou 2 contenus par mois sur LinkedIn pour annoncer mon épisode. Quand je regarde dans le rétroviseur, je me dis que ce n’était pas suffisant.

Aujourd’hui, on est à une publication par semaine sur le podcast, plus une autre publication par semaine pour mes autres activités. Donc, la fréquence a beaucoup augmenté, ce qui m’a permis naturellement de faire augmenter la visibilité du podcast. 

Même si le sujet est professionnel et s’adresse à des pros, j’ai également créé un compte Instagram sur le podcast qui m’a permis d’avoir une audience autre. 

Est-ce que ce podcast a ouvert des portes ? 

Oui, carrément. D’ailleurs, il y a une anecdote que j’aime beaucoup raconter. En 2021, après la sortie des périodes Covid un peu compliquées, j’ai été contacté par une entreprise dont le but était de créer du contenu textuel et visuel dans les hôtels de luxe tout autour du monde. La proposition était de m’embaucher pour faire le tour du monde et faire du contenu sur des hôtels de luxe. J’ai eu des prospects aussi qui sont venus grâce au podcast. Il n’y a pas encore eu d’impact direct pour me solliciter sur un accompagnement podcast ou du sponsoring.

Pour finir, quels sont tes podcasts préférés ? 

Autre info qui choque les gens quand je le dis : je ne suis pas un très gros consommateur de podcasts. Je préfère de loin lire des articles. Oui, on peut faire des podcasts, et ne pas aimer écouter des podcasts. Ceci étant dit, j’en écoute quand même quelques-uns, je ne suis pas l’auditeur le plus assidu. J’écoute majoritairement des podcasts plutôt en loisir, un peu moins parti marketing.

J’adore le podcast Tennis Legend, un podcast comme son nom l’indique de tennis. Max Zamora, l’animateur, va aller interviewer des joueurs professionnels ou amateurs, parler de certaines techniques dans une atmosphère très détendue. Et c’est ça que j’aime beaucoup sur son podcast. Ces épisodes ont beau être assez longs, contrairement à ce que je disais tout à l’heure. En fait, ça s’écoute très bien parce que c’est de l’échange qui est vraiment naturel. 

J’aime beaucoup Marketing Mania plutôt pour le coup sur la partie vidéo que la partie audio. J’aime beaucoup l’animation de Stan Leloup sur sa façon de traiter un sujet, une actualité marketing.

Pour terminer, si j’en donne un 3e, je dirais Com with me d’Alexandre Cenis, un de mes anciens intervenants, sur un format d’une minute environ. Il donne une actualité sur la com et marketing tous les jours. J’aime beaucoup entendre ce podcast quand j’y pense, parce que c’est très concret et sur le ton humoristique.

Vous pouvez retrouver tous les épisodes du podcast “Et toi, tu dis quoi ?” sur le site Internet dédié et sur votre plateforme d’écoute préférée 🙂 Et, pour connaître toute l’actualité de Sébastien Flandin : direction LinkedIn ! Et, si vous avez envie de partager votre expertise via votre blog professionnel, j’ai écrit ce livre blanc. Je suis sûre qu’il vous plaira. D’ailleurs, le podcast est un super support à décliner dans d’autres formats (posts LinkedIn, articles de blog…) grâce à la transcription des audios en texte.

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