CoLauraMa ou sortir des sentiers virtuels de la communication

Laura, décoratrice d’intérieur et fondatrice de CoLauraMa, vous partage son expérience pour communiquer autour de son activité.

Publié le

28 mars 2024
Blog
CoLauraMa décoration intérieur communication

Laura Heslop, fondatrice de CoLauraMa, et moi nous sommes rencontrées lors d’une réunion départementale de Bouge ta Boîte. Pour être transparente avec vous, longtemps, j’ai fui ces rendez-vous networking. Je n’en voyais pas l’intérêt. Et, en septembre, j’ai changé mon fusil d’épaule. J’ai assisté à quelques rendez-vous de freelances lyonnais·es. Tadam ! Révélation… Je revenais à chaque regonflée à bloc. Récemment, j’ai poussé la porte du réseau d’affaires féminin Bouge ta Boite. J’ai rencontré des “bougeuses” et des “non-bougeuses”. J’ai surtout eu envie de les connaître un peu plus. Spoiler : on recommande plus facilement une personne avec qui on connaît qu’un·e illustre inconnu·e.

Maintenant que tout est dit, laissons Laura se présenter…

Je m’appelle Laura. J’ai 33 ans. Je suis maman deux filles de 7 ans et 1 an. J’ai un parcours un peu particulier dans la mesure où je n’ai jamais su ce que je voulais faire. Adolescente, au moment de choisir mes études, j’ai réfléchi de manière très cartésienne, en me disant “On nous parle de crise de subprimes, de chômage des jeunes, qu’est-ce que je fais ?” Et je suis partie faire des études dans le commerce, en me disant qu’on aura toujours besoin de vendre. Donc, j’ai fait un boulot en commerce international. Après quelques petits boulots, je suis entrée en CDI dans une entreprise qui faisait des tests cliniques pour des produits cosmétiques. J’étais d’abord assistante commerciale. Au bout de 3 ans, je suis passée responsable commerciale export. Je gérais tout le marché Europe. Je me déplaçais beaucoup d’avions. En parallèle, ma plus grande fille est née. J’ai commencé à faire attention aux produits cosmétiques que j’utilisais pour moi, mais surtout pour elle. J’ai commencé à prendre à lire les étiquettes. Petit à petit, je suis passée sur une salle de bain presque zéro déchet. J’ai commencé à faire attention à la qualité des aliments que j’achetais. Puis je me suis rendu compte qu’avec mon travail, je prenais beaucoup trop l’avion. Bref, il y a eu toute cette partie écologique qui s’est développée pour moi à titre personnel et que je ne pouvais pas appliquer à titre professionnel. En plus de ça, mon entreprise a été rachetée, on a perdu un petit peu l’esprit familial. Je commençais à faire un peu le tour du poste, ça m’ennuyait. Le Covid qui est arrivé par là me donnait bien matière à réfléchir.

En fait, tu avais besoin de remettre du sens dans ton travail ?

Oui et de faire coïncider mes valeurs personnelles et mes valeurs professionnelles. J’avais demandé une formation à mon entreprise à l’époque qui me l’avait été refusée. Comme j’avais besoin d’apprendre de nouvelles choses, j’ai décidé de la financer à titre personnel. On venait aussi d’acheter notre appartement avec mon conjoint. On avait fait faire quelques travaux et je me suis dit que c’est l’occasion de vérifier ce qu’on a fait faire. Et, je me suis lancée sur une formation en design d’intérieur. Initialement, cette formation était juste pour valider ce que j’ai fait chez moi. On n’a plus que prévu.

Comment en es-tu arrivée à quitter ton CDI alors ?

Avec un jeune enfant, avec un crédit immobilier, j’ai vu une porte de sortie propre. Donc, j’ai monté un dossier de démission pour reconversion, avec l’aide de l’APEC. Il faut faire toute une étude de marché. Il faut déjà trouver le nom de l’entreprise, le logo, les grandes idées, les prix, les prestations, faire un bilan financier validé par un expert-comptable. C’est un dossier un petit peu compliqué à compléter : il faut prouver que la création d’entreprise est réelle et sérieuse. Ensuite, une commission se réunit pour valider le dossier. Si le dossier est validé, on peut démissionner et avoir le chômage. Parfois, on a des souhaits de changement et on sent un peu coincé·e. Cette démarche permet de se lancer, tout en ayant une certaine garantie financière. C’est un bon tremplin. J’ai quitté mon entreprise il y a à peu près deux ans : c’était fin février 2022. J’ai créé mon entreprise dans la foulée dans l’optique d’accorder mes valeurs perso et mes nouvelles valeurs pro. Je savais déjà que je ne ferais pas de la décoration classique. Dès le mois de mai 2022, j’ai suivi une formation au sein de l’EDID, l’École du Design d’Intérieur Durable. Je suis donc depuis reconnue professionnelle de la décoration écoresponsable. L’idée, c’est d’utiliser les matériaux les plus écologiques possibles, de consommer le moins possible, d’utiliser les matériaux les plus locaux possibles, de réutiliser le plus possible. C’est toute autre manière de réfléchir à un projet.

Quand tu t’es lancée, comment as-tu communiqué sur tes prestations ? Comment as-tu trouvé tes premier·es client·es ?

Depuis ce dossier de démission pour reconversion, j’ai toujours axé cette communication sur la décoration plus écologique, que ce soit mon site internet ou mes réseaux sociaux. Je communiquais notamment sur les matériaux et sur les raisons d’y faire attention, pour la planète comme pour la santé. En fait, trois semaines après avoir créé mon entreprise, j’ai appris que j’étais enceinte. Je ne pouvais pas démarcher physiquement. C’est pour ça qu’au début, en tout cas, c’était vraiment sur Internet.

Sur quels sujets communiquais-tu ?

Je parlais beaucoup de la couleur parce que c’est quelque chose qui m’a toujours fascinée. Je parlais beaucoup de psychologie des couleurs et de quelles couleurs pouvaient supporter quels besoins : dormir, manger, communiquer dans une salle à manger… Et je me rendais compte que c’était un petit peu trop léger, si je voulais parler de bien-être. Parce qu’il y a tellement d’autres choses à faire que la couleur, l’année dernière, j’ai suivi une formation complémentaire en bien-être. J’y ai vu également une partie Feng Shui et une autre partie de ce qu’on appelle la neuro-architecture. Cette dernière permet d’analyser comment tu positionnes ton mobilier pour que ton cerveau sente en sécurité.

Aujourd’hui, comment touches-tu ta cible via le site, les réseaux sociaux ou le networking ?

Je me rends compte que c’est beaucoup de networking ou de bouche-à-oreille. Quand je fais un bilan sur mon compte Instagram, je crois qu’il m’a rapporté 2 ou 3 clients. Je vois bien qu’en y déployant toute notre énergie, ce n’est pas ce qui fonctionne. J’ai repris clairement la base du réseau social. C’est un endroit où on fait du lien, où on se rencontre, où on échange des idées. J’essaye de donner des conseils, faire de la pédagogie. J’essaie plus de le voir sous ce prisme-là. Cela ne m’empêche pas de parler de mes offres : c’est important qu’on puisse savoir ce que je fais. Je ne le vois plus comme un levier d’acquisition et je ne compte plus forcément là-dessus. Je suis complètement d’accord. Maintenant que ma petite est à la crèche, je vais à la rencontre les gens qui sont autour de moi. Je veux notamment rencontrer des femmes, parce que pour moi, écologie et féminisme sont intimement liés. Je veux aussi mettre en avant le travail d’artisanes, que ce soit sur des objets ou du mobilier. En fait, je me rends compte qu’à force de rencontrer autant de femmes, je fais des super échanges. Nous, nous nous sommes rencontrées lors d’un « Bouge ta Boîte ». Nous avons échangé sur la couverture de ton livre et nous en venons là à faire cette interview. Mais, jamais, nous nous étions dit le mois dernier que nous arriverions à un tel niveau d’échange. Idem, j’ai rencontré une autre personne qui est désormais bêta testeuse sur une de mes nouvelles offres. C’est un peu la force aussi du réseau, du collectif et de l’échange aussi en réel, même si là, on est en visio. Sur les réseaux sociaux, tu parles au contraire à un grand nombre de personnes.

Et, j’imagine que cela doit être important quand on a été salariée de maintenir du lien social ?

Oui, j’ai travaillé dans une entreprise où il y avait dix personnes auparavant avec moi. Je me suis retrouvée un petit peu seule du jour au lendemain. Le risque quand on est aussi un peu solopreneuse est de vite sentir isolée à la maison. Je pense que, même pour la santé mentale, c’est important aussi de pouvoir s’entourer, de se recréer un groupe autour de soi.

Et, une dernière question : quel conseil donnerais-tu à Laura d’il y a 2 ou 3 ans quand elle a décidé de sauter le pas pour lui éviter certaines erreurs ?

Très bonne question. Je pense que je me dirai de construire justement ce réseau local plus ancré beaucoup plus rapidement. Je mettrais un coup de pied aux fesses pour tout ce qui est du mindset, en particulier sur le poids des mots qu’on utilise. Je n’ai jamais autant cheminé en développement personnel et sur ma propre manière de voir les choses que depuis que je suis entrepreneuse. Je lui dirais “Vas-y !”. Nos mots insufflent une énergie, nos actions. Auparavant, j’avais tendance à me dire “je n’ai rien à perdre”. Maintenant, je me dis “J’ai tout à gagner”. Sur le changement de conscience et de comportement, le changement des actions qu’on met en place, c’est radicalement différent.

Vous pouvez retrouver Laura sur Instagram et son site Internet.

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