Depuis quelques mois, j’ai rejoint le réseau business féminin Bouge ta boite. J’ai eu l’occasion de discuter avec mes paires (eh oui, ce n’est pas parce que je suis rédactrice web SEO que je snobe mes consœurs ! Bien au contraire, j’adore ces moments de partage d’expériences !). J’ai aussi rencontré des femmes talentueuses. Régulièrement, je fais une visio avec l’une d’elles pour aller à la découverte de son métier. C’est ainsi que j’ai découvert le travail de Marion Lagarde, illustratrice et fondatrice de Paper & Pen. Ses dessins mettent en valeur le patrimoine architectural. Quelques semaines après notre rencontre, je lui ai proposé de venir nous parler de son travail…
Maintenant que tout est dit, laissons Marion Lagarde, illustratrice, nous présenter Paper & Pen…
Je m’appelle Marion Lagarde. Je suis artiste illustratrice sous le nom Paper & Pen. Mon credo, ce sont les portraits d’architecture à main levée. Je viens de l’univers de la communication dans lequel j’ai travaillé pendant 15 ans. Il y a presque trois ans, j’ai décidé d’exploiter ma fibre artistique sous la forme de Paper & Pen.

Comment est né Paper & Pen ?
Paper & Pen est né complètement par hasard après avoir quitté mon dernier emploi salarié en 2018. J’ai décidé de prendre du temps pour moi et de faire ce qui me faisait plaisir. J’ai fait du sport. J’ai appris la guitare. J’ai repris le dessin. Je n’ai aucune formation. Mais, j’ai toujours aimé dessiner. Quand j’étais petite, je voulais être architecte, même si je n’ai jamais dessiné d’architecture avant 2018. Quand j’ai eu ce temps-là pour moi, j’ai acheté un petit cahier et des crayons. Je me suis dit “Je dessine quoi ?”. J’ai dessiné ce que j’avais en face de moi. À l’époque, j’habitais à Marseille. J’étais au parc avec ma petite, je voyais Marseille, je dessinais Marseille. C’est devenu quelque chose que j’aimais bien faire : je me posais à un endroit et je dessinais ce que je voyais. Lors d’un week-end à Amsterdam avec des amies, j’ai dessiné des façades depuis un café où je les attendais. Le soir, je leur montre mon carnet. Elles m’encouragent à en faire quelque chose. Je crée un compte Instagram en mars 2019. Je décide de m’appeler Paper & Pen parce que je dessine aux feutres sur papier.

Tu t’es donc lancée sur Instagram avant d’avoir un site Internet.
À l’époque, l’algorithme d’Instragram marchait mieux qu’aujourd’hui. J’ai eu assez rapidement beaucoup de followers, mais c’était juste pour le fun. La même année, nous nous sommes installés en Bretagne avec une maison à rénover et j’ai repris un boulot en freelance dans la communication. Un jour, un imprimeur m’a appelé, car il avait repéré mon travail sur Instagram. Il voulait qu’on fasse une collaboration pour dessiner des villages du Lubéron afin de vendre les illustrations aux touristes du sud de la France. C’était en février 2020 et le Covid est passé par là. La collaboration n’a pas abouti. Dans cette même période, ma belle-sœur m’a demandé de dessiner sa maison à Angers, un bel hôtel particulier. C’est la première maison de particuliers que je dessinais. Jusqu’ici, je réalisais des vues de ville. Je la publie sur Instagram. D’autres personnes veulent aussi un dessin de leur maison. Tout comme j’ai lancé Paper & Pen de façon officieuse, j’ai aussi créé mon site Internet en novembre 2020 pour voir ce que ça donnait. J’ai eu beaucoup de touches avec des châteaux, des maisons pour des particuliers…
Comment aujourd’hui ta précédente carrière a-t-elle pu contribuer aussi à Paper & Pen ?
Je n’aurais jamais eu la maturité de créer mon entreprise il y a 15 ans après mes études. En revanche, dans mes précédentes expériences, j’ai été responsable d’une agence de production vidéo et donc je gérais tout de A à Z. J’avais déjà une petite boîte à faire tourner. Du coup, je savais comment faire une proposition commerciale, parler aux clients, faire des relances, communiquer, utiliser des visuels. Et c’est cette maturité qui m’a permis de me lancer sereinement à 100 % en 2022.
Tu as lancé un compte Instagram en 2019 et c’est ainsi que tu t’es fait connaitre. Aujourd’hui, comment fais-tu pour attirer des prospects ?
I y a trois leviers. Je communique deux fois par semaine sur LinkedIn et Instagram. Ce sont vraiment mes deux canaux d’acquisition sur Internet. Je ne déroge pas à y publier deux posts par semaine : ça m’a rapporté beaucoup de visibilité et pas mal de clients d’entreprises et de particuliers. J’ai aussi un site web que j’exploite un petit peu moins. Mais il a le mérite d’exister et de présenter mon offre. À côté, j’adhère à des réseaux pro et des réseaux business, dont un qui s’appelle Bouge ta boîte. J’organise également dans ma commune des apéros business pour que tous les entrepreneurs se rencontrent. Le troisième est mon réseau perso. À partir du moment où tu communiques en ligne, le réseau perso se rend compte de ce que tu fais : on me contacte directement pour travailler ensemble, pour acheter une illustration…

Dans tes clients, tu as à la fois des particuliers et des entreprises. Est-ce que ta communication est similaire pour les deux cibles ?
Pour les particuliers, je propose de dessiner le portrait de leur maison au feutre noir à pointe fine à main levée sur un format papier A4 ou A3. Aux alentours des fêtes, c’est un super cadeau à offrir aux membres de sa famille. Le bouche-à-oreille se fait bien : je n’ai pas besoin de beaucoup communiquer. J’axe essentiellement mon activité sur les entreprises : les hôtels, les restaurants, les édifices, les monuments historiques. Je leur propose d’immortaliser leur façade pour se démarquer dans leur communication. Ce dessin à main levée peut se décliner sur leur menu, en broderie sur les t-shirts des réceptionnistes, sur leur carnet de notes…
Aujourd’hui, si tu devais donner un conseil à Marion avant de se lancer, lequel serait-il ?
J’ai une philosophie à la Jean-Claude Duss pour faire décoller mon business : “Oublie que tu n’as aucune chance, vas-y, fonce, et sur un malentendu, ça peut marcher”. J’essaye et on verra. Je ne faisais pas forcément ça quand j’ai commencé. Au pire, tu perds un peu d’énergie. Au mieux, tu gagnes de l’expérience. Il faut oser. Même si ça paraît un peu foufou, il faut y aller. En fait, ça fonctionne quand on ose. Quand je me suis lancée en 2022-2023, une boîte m’a repérée sur LinkedIn et m’a proposé de faire un partenariat pour imprimer des fresques murales. Jamais je n’avais pensé à ça. Notre partenariat a fonctionné. Mes dessins qui sont à la base en A4 ou en A3 se sont retrouvés en 4×3 pour décorer des murs, des halls d’accueil, des salles de réception, des salles de réunion ! Sur cette même voie, j’ai proposé des tirages limités de mes vues de ville, de mes affiches de ville. Les magasins près de chez moi m’ont dit qu’ils voulaient diffuser mes dessins. Je n’avais pas du tout pensé à aller sur de la carterie et de l’affiche. En fait, cela me génère le tiers de mon chiffre d’affaires !

Pour conclure, que voudrais-tu ajouter sur Paper & Pen ?
Au-delà de dessiner l’architecture, je dessine vraiment les histoires qui sont derrière cette architecture, celle des personnes qui vivent dans cette architecture. J’adore les immortaliser dans mon trait. Si je dessine un château ou un restaurant, c’est l’histoire de la personne qui a repris cet édifice, qui a travaillé pendant dix ans pour le rénover, pour le restaurer… Illustrer un bâtiment, c’est aussi découvrir une part assez intime de l’histoire des gens qui me le commandent. Je suis toujours très flattée qu’on me permette d’entrer dans l’histoire de ces architectures et des personnes qui la font en réalisant mon illustration. C’est un beau métier que j’ai trouvé par hasard finalement.